Compte-rendu d’un atelier d’expérimentations-jeux-exercices

vendredi 19 septembre 2003
 

Je précise tout d’abord que cet atelier à été présenté comme préambule d’improvisations théâtrales en vue de la préparation d’un spectacle "collectif et non-permanent" au sein de la caravane permanente.

Donc d’abord on a fait un "passage de balle" le but du jeu est de "se renvoyer la balle sans la faire tomber !" (aprés plus on est attentifves, plus on rajoute de balles). C’est a la fois un bon test du niveau d’écoute et de cohésion d’un groupe autant qu’un outil de développement de l’attention. Il n’y a ni gagnant/es ni perdant/es : (quand une balle tombe tout le monde a "perdu"). C’est accessible à toustes et super simple à pratiquer et à transmettre. Il existe une infinité de variantes dont la maitrise permet autant de monter un "spectacle" collectivement,que de se synchroniser pour une action de groupe nécessitant la précision d’un braquage de banque.

Aprés on a joué au "miroir" : 1) A deux : l’un/e fait le sujet et l’autre fait miroir (c’est à dire exactement la même chose que fait le sujet) 2) Puis on inverse. 3) Puis on ne détermine plus qui fait quoi pourtant on bouge exactement ensemble [exactement= sans anticipation, ni volontarisme et sans réduction, ni éxagération !] C’est également un pur jeu d’écoute pour accepter le temps de l’autre. Et il n’y a rien de mieux pour développer l’empathie. Indispensable donc pour un groupe de médecins-de-rue ou pour des amies en formation de bloc-noir [?]

Par la suite on voulait jouer au "conformiste" : Une personne "mène" le groupe, tout le monde fait comme ellui ou comme son voisin qui fait comme ellui. Puis une personne décide de faire le "contrepoint" (l’inverse de tout le monde) et est rapidement suivi par un certain nombre de personne qui sont prète à faire pareille. Au cours du jeu les modes et les groupes de "conformistes" se font et se défont au grés des envies : parfois tout le monde fait pareil, parfois deux clans "s’affrontent", parfois il n’y a qu’un "contrepoint" et parfois tout le monde est différent. Idéal pour démarrer des improvisations collectives ce jeu est aussi un super outil de repèrage de nos fonctionnements perso : a quoi on adhère et qui on exclu ? Ou place t-on notre équilibre entre individu/collectif, fusion/cission, uniformité/ particularité... etc Pour tous les collectifs qui admettent les contradictions et toutes celleux qui se posent des questions (du genre : l’autonomie c’est quoi ?)

Le jeu du chapeau je le détaillerai plus tard. Toujours est-il qu’on a pas eu le temps de tout explorer et que chacun/e était d’accord pour se dire que ça valait le coup de pas en rester là... donc à suivre avec toustes celleux que ça interesse...

A propos je propose de compiler un maximum d’experimentations-jeux- exercices à l’usage de toustes. (donc de préférence réalisables par n’importe qui, n’importe où, n’importe quand ou presque et puis si possible simple à comprendre et à transmettre.)

(...) Compte-rendu d’un (autre) atelier d’expérimentations-jeux-exercices Tentative d’approche de la notion de Mâ (terme japonais intraduisible désignant la qualité d’un espace ou d’une relation physique)

Profitant d’une pause prés d’un chateau en ruine lors d’une promenade axée sur la découverte de plantes médicinales. Quelques personnes ont bien voulus se prêter aux experimentations-jeux-exercices que je proposai :

- Exploration de sa kinésphère (=tout l’espace accessible par notre corps sans bouger les pieds) en partant accroupi et en essayant de sentir son point de gravité. Trouver sa zone de confort puis prendre des risques : explorer cet espace avec toutes les parties de son corps et le plus loin possible.

- A partir d’une disposition du groupe en cercle, chacun/e se sert la main et voit ce que ça fait. Même jeu mais cette fois en se supportant : chacun/e se porte l’un/e-l’autre alternativement.
- Puis proposition d’une forme de porté sur le dos qui étire et décontracte tout le corps.
- Découverte d’une forme de duel-ludique : les pieds ancrés dans la terre, paumes contre paumes le but est de déséquilibrer l’autre (sans se désequilibrer soi-même !).
- "Wakame" signifie "algue" en japonais, donc cellui qui fait "wakame" essaye de devenir le plus mollou possible tout en restant debout, souvent ille ferme les yeux pour ne pas anticiper les vagues et pour être super- détendu/e. L’autre en face garde les yeux ouverts pour donner à l’algue des petites impulsions comme des vagues...
- La conscience cellulaire c’est la conscience de chacune de ses cellules:une personne debout ferme les yeux et "reçoit simplement" (elle laisse résonner dans son corps tout ce qui lui arrive) l’autre en face garde les yeux ouverts et touche (d’abord doucement puis plus profondément ) différents points du corps de cellui qui a les yeux fermés en laissant le temps de la résonnance entre chaque touché.
- Avec beaucoup de confiance et de relaxation une personne peut en guider une autre les yeux fermés, l’emmener plus haut, plus bas, plus loin, courir, sauter, rire...
- Aprés tout cela on se redispose à nouveau en cercle, on se sert la main et on se "supporte" en observant ce qui à changer (si quelque chose à changer)

Un bref retour nous aura permis d’identifier les différentes origines : Shintaïdo (pratique synthétisant différents arts-martiaux), Butô (danse révolutionnaire et méditative), Danse-contact (forme de rencontres rapprochées) et les autres applications possibles de ces pratiques : déconditionnement corporel, confiance individuelle et collective, self- défense... etc autant d’aspect suffisament passionnant pour se lancer dans une pratique/recherche plus poussée... Malheureusement il commençait à faire nuit, nous avons donc juste eu le temps d’admirer quelques spécimens saugrenus d’araignées avant de prendre le chemin du retour.