Compte-rendu de l’atelier de self-defense

juillet 2003
 


- Nous avons décidé de mettre l’accent sur la dimension "mentale" de la self-defense, plus que sur des techniques de combat. Ces techniques requièrent en effet un entrainement long et régulier pour être maitrisées et réellement efficaces. Il nous a donc semblé plus pertinent d’aborder des techniques de maitrise de soi (maitrise des peurs, langage du corps, confrontation verbale, confiance en soi...) qui sont des bases primordiales de la self-defense. Ces thématiques nous ont aussi permis de toucher aux questions du rapport au corps, du rapport aux autres et à soi-même, et ont ouvert un large champs de questionements et de recherche que nous souhaitons poursuivre au sein de la caravane.

- en plus de la dimension individuelle de la self-defense, nous avons exprimé, lors de la réunion de préparation à cet atelier, l’envie de nous interroger plus globalement sur les stratégies de défense collective. Les lieux autogérés ou "alternatifs" sont en effet souvent sujets à des attaques multiples (répression policière, violences diverses et variées comme pendant des concerts par exemple, attaques fafs...) et nous sommes rarement préparé-e-s à faire face collectivement à ces agressions ou aux phénomènes de violence en général. Nous n’avons malheureusement pas eu le temps de parler de cela lors de l’atelier, mais c’est une discussion qu’il serait chouette d’amorcer, pourquoi pas dans le but de proposer par la suite des ateliers ou des moments de discussions dans les lieux où la caravane s’arrêtera.

- la question de la mixité/non-mixité : il m’avait d’abord paru très important que nous puissions réaliser cet atelier en mixité, suite à la chouette expérience d’atelier de self-defense mixte lors de la queeruption de berlin en mai dernier. Les "femmes" ne sont en effet pas les seules à être confrontées à des violences ou agressions de toute sorte, et beaucoup "d’hommes" ressentent eux aussi l’envie de travailler sur ces thématiques. La difficulté de réaliser un atelier mixte réside dans le fait que les situations auxquelles les "femmes" et les "hommes" sont confrontées sont le plus souvent très différentes et demandent une approche parfois diamétralement opposée (point de généralisation bien-sûr, tout cela dépend évidemment des individu-e-s, de leur vécu, etc...). Inga a par ailleurs insisté en plénière que les techniques enseignées le sont par des femmes, pour des femmes, et qu’il existe des accords tacites pour que cela reste ainsi. Tout cela nous est apparu plus clairement tout au long de l’atelier, à tel point que nous avons ressenti le besoin de finir ce dernier en groupe non-mixte. Alors pour essayer de synthétiser tout cela, je dirais que je trouve important qu’il puisse exister des moments de discussion mixtes sur les thèmes comme la maîtrise des peurs, la gestion des situations confrontationnelles, mais aussi sur les comportements violents en général. Au delà, je pense qu’il est nécessaire de mettre en place des ateliers non-mixtes pour pouvoir traiter des situations particulières et définir des stratégies propres à chacun-e.

- il est donc nécessaire que l’on puisse reparler de la proposition de mettre en place un ou des ateliers de self-defense. Beaucoup de femmes se sont montrées désireuses de pouvoir continuer sur ce terrain, approfondir les discussions et amorcer un travail collectif à ce sujet (mise en situation par le biais de jeux "théâtraux", travail des techniques de combat, mise en place de stratégies collectives...), la mise en place d’un atelier de self-defense non-mixte femmes est donc plus que jamais d’actualité. Je ne sais pas si les hommes qui ont participé à un bout de l’atelier ont trouvé l’expérience intéressante et s’ils veulent continuer aussi à travailler sur ce thème, mais ce serait chouette qu’un groupe se constitue dans ce sens.