Un petit groupe de gens, variablement anargeeks, médiactivistes et/ou caravanier-e-s s’est retrouvé lundi 21 juillet dans l’espace PRINT des Tanneries, pour envisager son éventuelle contribution à la caravane sous une forme singulière, électronique et évidemment subversive.
Etaient présent-e-s : darkveggy@squat.net (print, indy freelance), djrom@cracken.mine.nu (print), lunar@lautre.net (lautre.net, indy freelance), samizdat85@no-log.org (indymedia nantes), stupidmarion@no-log.org (indymedia nantes).
A noter que ce qui suit est à voir comme un premier défrichage de possibilités à compléter et comme un appel à discuter, non comme un engagement formel ou un projet finalisé.
Au fil de la discussion, deux objectifs distincts et complémentaires sont apparus :
1 - mettre en place un site oueb pour la caravane permanente, assurant sa visibilité, rendant possible le suivi de son actualité, et permettant une diffusion autonome d’informations sur Internet 2 - agrémenter la caravane d’un tech’n’media lab mettant à disposition des outils facilitant l’appropriation du site oueb par les actrices et acteurs de la caravane, et permettant l’articulation des questions informatiques alternatives avec les diverses problématiques politiques portées par la caravane
Le site oueb de la caravane serait, au minimum, constitué d’une partie "statique", présentant l’initiative, son histoire et ses quelques textes de référence. En un mot, ce serait la partie "vitrine" de la caravane, qui ne nécessiterait pas de mises à jour régulières.
Il comporterait aussi et surtout une partie "dynamique", ou seraient publiés divers articles et matériaux (images, sons) traitant de l’actualité de la caravane : compte-rendus, tracts explicatifs ou réflexions... permettant un suivi permanent de l’évolution du projet. En un mot, ce serait la partie "journal" de la caravane, en évolution permanente.
L’objectif du site est d’abord de permettre aux curieux-ses et autres soutiens distants de suivre les évolutions de la caravane au quotidien, de stimuler la curiosité et de communiquer plus largement les idées.
Pour ce faire, une caractéristique importante du site doit être la lisibilité. Il ne s’agit donc pas de le bourrer de fonctionnalités inutilisées, mais de mettre à disposition une interface claire permettant de se repérer. Ergonomie, mais fonctionnalité aussi : un système de rubricage devrait permettre d’accéder aux articles de manière chronologique (comme pour un "agenda"), mais aussi par thème, par type ou par ville.
La mise en place d’un forum a également été envisagée. Celui-ci permettrait aux visiteurs et visiteuses de commenter les diverses contributions et pourrait créer un espace de débat parallèle à ceux directement initiés par la caravane dans les endroits visités. Néamoins, un tel espace nécessiterait probablement une certaine charge de travail en terme de réponse et de modération, qui n’est peut-être pas souhaitable ou réaliste dans le cadre de la caravane. Par ailleurs, il est apparu problématique à certain-e-s qu’un tel espace de débat virtuel puisse se développer, sans que la majorité des participant-e-s à la caravane puisse facilement y participer.
La question de la "publication ouverte" a également été posée : l’ajout de contenu devrait-il être ouvert à tou-te-s (comme sur Indymedia) ? Dans un premier temps, seul-e-s les caravanier-e-s et proches disposeraient des codes permettant de contribuer, pour éviter la surcharge de travail liée à la gestion d’une telle liberté de publication, et les éventuelles dérives y étant liées. A noter que le site pourrait permettre aux soutiens et proches ne suivant pas directement la caravane de participer (en retranscrivant des infos transmises par téléphone dans les situations non-connectées, par exemple - des vacances pour celleux qui restent), et à celleux l’ayant quitté de poursuivre l’aventure en différé.
Un second objectif important de la structure en ligne est de permettre l’appropriation par les caravanier-e-s de la dynamique d’information, corolaire essentielle des actions. Pour qu’elle puisse se faire effectivement le mirroir de la caravane au quotidien, cette plateforme de communication ne doit pas être le fait d’un petit groupe de spécialistes, mais véritablement appropriée par le collectif,
Il est donc indispensable que les connaissances informatiques ne conditionnent pas la contribution au site. Sans maîtrise du language HTML (standard pour la programmation de pages oueb), quiconque doit pouvoir y ajouter du contenu, par le biais de formulaires simples, appuyées par des fiches techniques en explicitant l’usage.
Pour impulser la dynamique de départ, faciliter la cohésion et faciliter l’appropriation de l’outil par tou-te-s, il est néamoins nécessaire qu’une "équipe éditoriale" se constitue. Celle-ci devra veiller aux conditions de sa reproduction, en organisant des ateliers de transmission de savoirs.
La question de l’articulation des contenus du site avec les productions écrites de la caravane, et la gazette en particulier, a été posée. En bref, serait-ce la gazette qui fait le site, ou le site qui fait la gazette ?
dans le premier cas, les gazettes seraient réalisées indépendamment du site internet, lequel en contiendrait les versions digitalisées,
dans le second cas, la gazette serait vue comme une compilation d’articles précédemment publiés sur le site, au gré de leur écriture, et constituerait une forme concentrée et mise en forme des infos.
Quoi qu’il en soit, les gazettes resteraient disponibles sous forme digitales (dans un format facilitant l’impression, comme le PDF), que leur contenu soit ou non redondant avec celui de la partie "journal".
La caravane étant essentiellement francophone, les articles postés le seront probablement tout autant. Néanmoins, des démarches de traduction étant en cours, il serait bon que le site ou du moins certaines de ses parties soient accessibles dans d’autres langues. La structure technique devrait permettre d’ajouter des traductions au fur et à mesure.
Pour réaliser l’ensemble de ces objectifs, il faudrait faire appel à un système de publication coopérative, et l’adapter aux besoins spécifiques du projet. Les systèmes de gestion de contenus (CMS) comme SPIP et les outils de journeaux web (blogs) comme B2 constituent de bonnes pistes à explorer.
Pour ne pas se trouver piégé, il est nécessaire de bien penser l’infrastructure technique avant de la déployer. La mise en place de la partie "dynamique" du site implique donc un travail de modélisation des besoins, de recherche des solutions existantes, d’adaptation et de tests avant la "mise en service".
La partie statique du site, quant à elle, peut être mise en place dès maintenant, comme contribution à la dissémination du projet caravane.
Le site peut être hébergé par squat.net, ce qui présente plusieurs
avantages :
le projet de caravane permanente peut se lire comme un squat
iténérant, et impliquera notamment quantité de lieux squattés - il a
donc parfaitement sa place sur squat.net
"nous" avons la main sur le serveur, via certains de ses
administrateurs, ce qui permet une souplesse d’utilisation certaine,
facilite l’adaptation aux besoins et garantit un dépannage rapide en
cas de problème
Mais cela peut représenter un inconvéniant :
la connotation évidente d’un nom comme "squat.net" pourrait, auprès de
certaines personnes, constituer un frein à l’accessibilité du message.
Pour y remédier, l’acquisition d’un nom de domaine a été envisagée
(caravanepermanente.org ?)
En complément du site oueb, squat.net permet de créer des listes de diffusion pour informer de l’évolution du projet, des listes de discussion pour l’organiser, et d’éventuelles boites aux lettres pour le coordonner.
En attendant la discussion sur le possible tech’n’media lab accompagnant la caravane, qui permettrait de donner une autre dimension au projet de site contributif, en mettant à disposition des outils de publication et en l’insérant dans une problématique alter-informatique plus générale, il nous a fallu envisager le cas extreme (et peut-être le plus réaliste ? :/), selon lequel la caravane ne disposerait pas de media’n’tech lab, mais d’un équipement technique et informatique *minimal*.
La question est donc ici de définir le minimum vital pour assurer la mise à jour du site, dans des conditions généralement défavorables (peu de matériel, pas de connexion à internet, connexion difficile, lente et payante, etc.). A noter que nous avons évoqué la question de l’électricité, sans pour autant la creuser véritablement.
Besoins techniques minimalistes :
une station de travail multimédia/PAO, avec imprimante et scanner :
pour la rédaction et la mise en page de documents
un ordinateur mobile, avec modem RTC, pour permettre des travaux simultanés et la communication (acheminement des documents réalisés vers Internet)
une connectivité entre les différents postes (petit réseau local) permettant la transmission des documents
Besoins humains complémentaires :
contacts rédactionnels distants pour publier les informations sur le
site dans des situations de non-connexion critiques, à contacter via
téléphone (mise en place du plan "vacances pour celleux qui restent"
et co.)
backups ultimes : courrier postal, pigeons voyageurs (cf RFC 1149, sur http://www.ietf.org/rfc/rfc1149.txt)
A SUIVRE (ouf)